Automne en friche
Publié le 23 Octobre 2014
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Elle a retourné la terre de ses sentiments
il ne reste plus rien de ses tourments
pas la moindre résurgence n’offre son accroche
à la lumière blanche du jour naissant.
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Maintenant son jardin est devenu plage
où roule la joie, s’encoquille l’espérance
qu’il suffit de ravir – trésor à collectionner
puis à livrer aux caresses intemporelles.
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Même à celles du temps gris, celles du temps lourd
du temps à prendre comme il vient, comme il s’en va
comme on détresse ses angoisses, comme on agite
un mouchoir de rêve pour disperser ses larmes.
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Sur la plage, n’être que roseau sans racine
laisser nos pieds explorer les passions fertiles
les frissons remonter le long de notre tige
- une colonne où file l’énergie, aérienne.
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Au-delà des nuages elle cueille la lumière
elle danse sur sa parcelle défrichée.
Où qu’elle s’aventure se coule un tapis
de sable blond comme l’or de l’automne.
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Ne pas croire cette gymnastique facile
les coups de vent viennent amplifier la lame
au fond de laquelle trépide le dé de l’espoir.
Elle danse, simple graminée, sœur des oyats.
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Carmen P.
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(photographie d'Alejandra Baci)
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En écoute, ici, la mise en musique de ce texte et la voix de Milady :
http://www.le-crayon-du-parolier.com/t10790-automne-en-fric…