Les parois de l'intime
Publié le 18 Décembre 2020
Ma petite perle
mon infinie tendresse
restée dans l’eau
du liquide amniotique
céleste. En mon cœur fermé
comme une huître
aucun appel
de détresse – audible
.
Je me noie dans le ciel d’août
où cillent des étoiles – elles ont tes yeux
si haut percés – et lors des fêtes
de fin d’année un parfum de muguet
descend une rivière de cheveux d’ange
.
Les signes – ces griffes du temps
se révèlent lorsque la peau
de la mémoire ne vibre plus
sous la mailloche des émotions.
.
Une déchirure aux tympans de l’âme
porte l’écho / porte l’âme
en échos de cris – sourds
.
Entre ciel et terre s’épelle la filiation
où toutes les femmes d’une même lignée
deviennent sœurs et partagent le même fardeau
.
En éternité s’aiguise leur vigilance
tel est le don de la féminité
il inonde du lait de l’amour
toutes les strates de l’existence
et par l’assurance d’un regard
il pulvérise les barrières
offrant à la liberté
le choix d’un univers
dépourvu de peur – de frontières
malgré les gouffres d’absence
où la patience allonge ses stalactites
.
Sur les parois de l’intime
les empreintes de glaise
agitent leurs mains d’ocre
depuis l’aube des temps
elles nous font signe
.
Il n’est aucun lieu
qu’elles ne puissent
impressionner. L’humanité
invente pour l’Amour à venir
ses chorégraphies de résilience
.
Carmen P.
pastels : Mary Cassat