du langage potinier à la langue potière

 du langage potinier à la langue potière

entre les mots un filet d’air passe et capture

les soupirs

l’ébauche d’un songe inflige fissures

au vase d’argile

glisse… invisible… son butin dans la nuit

des errances rassemblées

jusqu’au jour de l’épreuve du feu

dans un éclat sonore le flot du silence

jamais déluté

sera rendu à la langue potière

j’entends comme un vibrato venu de l’enfance

.

Comments

[Nathanaël]

Un murmure de terre, porté par l'air du silence, pétri de poésie. Je repasserai par ici !
Merci Carmen.

[Carmen Atonati]

Inspiration poétique née de mon plaisir de travailler la terre...


À bientôt.


Carmen

[gael loaec]

la beauté de tes mots....chut je lis, j'entends, je savoure cet instant ...bises carmen

[Carmen Atonati]

Ils ne peuvent être saisis... que de cette façon ! :)


Amitiés.


Carmen

[noctamplume]

Alors moi, je suis parti sur tout autre chose, j’ai tellement souffert des potins dans ma vie que ça fait penser aux personnes frustrées, où entre chaque mot persifleur, un filet d’air passe et
capture un long soupir et où tous ces mots dans la grandeur d’une vie perdue, s’amassent au fond d’une poterie fêlée, se faisant écho d’une triste résonnance et au moment de la dernière heure,
l’être échappant à l’extase du paradis se verra confronté à l’épreuve du feu, faisant disparaître à jamais tout le mal qu’il a fait, redonnant à la langue sa vertu et la malléabilité des argiles
nobles, transcendant l’innocence, comme vibrato à la pureté de l’enfance revenue.
Douce nuit et bisous, très chère Carmen
Le Noctamplume

[Carmen Atonati]

Mais tu as raison, Alain. Le titre induit une telle compréhension du poème.


C'est le travail de la terre et la fragilité des pièces (on ne sait jamais si elles vont résister à la cuisson), qui m'a fait penser à la puissance de l'air et du silence, ou des silences
véhiculés par l'air qui pourraient être contenus dans ces vases d'argile. Pour l'épreuve du feu je ne pensais pas spécialement à la mort, mais à la vie, à certaines situations de la vie (dont la
mort fait partie, eh oui), où tous ces non-dits, toute cette sensibilité qui n'a pas trouvé à se dire est libérée et parvient à trouver le verbe (la parole authentique)


Je pense que la poésie peut-être comprise de bien des façons en fonction du terrain de chaque lecteur.


L'auteur indique juste une direction... j'espère que celle que je montre ouvre des portes sur de belles perspectives.


Merci pour ta lecture, Alain.


Carmen

[Mamie-Joëlle]

Bonjour Carmen,
Ne serait-ce pas le travail de la terre en cuisson avec ces couleurs peintes dessus...avant et pendant la cuisson ??? La terre qui parle à sa manière...Lamentation ou bien-être ? Va savoir !
Voila ce que m'évoque tes vers... bien mystérieux... La photo, un indice... Pour toi un souvenir lointain...
Belle nuit !
Bises

[Carmen Atonati]

On a toujours des surprises avec la terre, l'air qu'elle contient peut au moment de la cuisson faire éclater la pièce qu'on a patiemment façonnée. J'ai imaginé des murmures, des souvenirs
véhiculés par cet air.


Merci de m'avoir lue, Mamie-Joëlle.


Carmen

[Stéphane]

Très mystérieux...

[Carmen Atonati]

Eh oui !  :)


Bonne journée, Stéphane !


Carmen

[EvaJoe]

Parfois de longs et bons souvenirs nous reviennent du monde de notre enfance. Je pense que c'est ce que tu veux nous dire ici.

Bises d'EvaJoe

[Carmen Atonati]

La terre a ce pouvoir de nous ancrer dans le moment présent tout en nous sentant proches de tous ceux qui aimaient eux aussi la manipuler... et les souvenirs reviennent  !


Merci de m'avoir lue, Eva.


Carmen