Paul et Fanny

Publié le 6 Juin 2012

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Paul et Fanny 1

 

Il y avait Paul, un garçon simple, il vivait d’un  revenu de solidarité active. Il avait obtenu un logement social dans un petit collectif nouvellement construit.  Très vite  dans ce village de l’Argoat, il était devenu une figure familière. Sa mère venait toutes les semaines faire le ménage dans son appartement, et lui, l’aidait du mieux qu’il le pouvait en allant fumer sur la terrasse.

Il y avait Fanny une jolie blondinette à peine majeure. Elle  n’avait pas trouvé mieux, après une scolarité aléatoire, qu’un emploi de serveuse dans un bar du village voisin.

Les histoires d’amour commencent mal, quelquefois. Ces deux là n’auraient jamais dû se rencontrer car l’interdiction d’entrer dans un  bar était fortement inscrite dans l’esprit de Paul. S’il avait écouté son médecin, qui lui avait toujours déconseillé de boire de l’alcool,  jamais il ne serait entré dans ce bar; qui de plus se trouvait à 11 km de chez lui.

Le destin crée des hasards qui bousculent l’ordre des choses pour les petits comme pour les grands de ce monde.

Onze kilomètres !  un et un font deux, un pour lui, un pour elle ; deux identités qui ne savent pas compter  leurs peines et  cultivent une différence qu’il leur faudra bien assumer avec ou sans amour. Mais l’amour ne peut-il faire des miracles ?

Onze kilomètres !  un pour les dizaines, un pour les unités, la moindre des distances qui puisse séparer deux ennuis qui s’ignorent.

 

Un jour Paul avait pris son vélo pour aller au village voisin, et depuis cette route était devenue son trajet  quotidien, son lien de bitume, sa galère pour rejoindre  sa belle   le début d’une souffrance et l’avènement d’une addiction.

 

Que dire de cette route ? Dans l’esprit de Paul, son penchant pour Fanny inversait les perspectives. La route qu’il suivait, regardant fixement la roue avant de son vélo se dérouler sur la chaussée changeait d’aspect  au fur et à mesure que ses coups de pédales le rapprochaient de son aimée.

Au départ,  allée, la voie s’élargissait progressivement .Tout comme son cœur qui bondissait dans sa poitrine, la chaussée se dilatait au point de  devenir autoroute aux abords du bar.

Non, il n’avait pas besoin de tapis rouge, Paul était une star quand il poussait la porte du bistro !

Une joie incommensurable l’envahissait alors, mais elle s’évanouissait très vite car, face à Fanny, il perdait lamentablement tous ses moyens. Quand  il s’aperçut que le café noir précipitait son trouble, il prit l’habitude de consommer  des petits blancs, ceci afin de se donner du courage … Mauvaise idée  qui rendit ses trajets de retour plus que hasardeux.

 

Quand les rêves devenaient cauchemar, quand il criait le prénom Fanny, il mesurait la distance entre la nuit et le jour, entre lui et son amour, entre la puissance de ses sentiments et la force de son inhibition. On ne peut imaginer la distance qui sépare une chevelure au parfum de patchouli et la main amoureuse que la timidité retient. On ne peut imaginer la douleur d’un cœur simple que l’amour embaume.

 

(à suivre)

Rédigé par Carmen Atonati

Publié dans #Nouvelles

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Commenter cet article
L
Bonsoir Carmen<br /> <br /> Un décor qui ne m'est pas étranger et qui est partagé par beaucoup de garçons, quand pour séduire une belle et être capable de trouver des mots enjôleurs, ils leurs faut passez par la case alcool,<br /> pour que tout devienne magique.<br /> <br /> Et pourtant, ce sont souvent des garçons de bon aloi, mais le timidité, rime souvent avec silence où maladresse.<br /> <br /> Merci au nom de la communauté<br /> <br /> Bisous et douce nuit Carmen<br /> <br /> Le Noctamplume
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C
<br /> <br /> Je pense que ce ne doit pas être évident de déclarer sa flamme quand la jeune fille est elle même réservée. Ainsi certains passent à côté de belles histoires... ici on verra bien, je crois<br /> cependant que cette histoire va évoluer au rythme des réserves de chacun. (à moi de la rendre intéressante malgré tout !)<br /> <br /> <br /> Comme je l'ai dit à Cécyle, je poste la suite.<br /> <br /> <br /> Merci d'être passé Alain. Comme je n'avais pas reçu  de commentaire, un instant,  j'ai craint que mon histoire n'intéressait personne.<br /> <br /> <br /> Amitiés.<br /> <br /> <br /> Carmen<br /> <br /> <br /> <br />
C
Bonsoir m'dame Carmen, ce début d'histoire est plus que prometteur! Après ce chapitre l'eau vient déjà à la bouche de connaitre la suite! :)<br /> Je vais tacher d'être plus présente pour pas manquer ça!<br /> Bonne soirée
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C
<br /> <br /> Ah bonjour Cecyle. Ce sont deux jeunes charmants, vraiment charmants... je pousse la poésie un peu loin, mais je l'arrête avant que ce soit trop caricatural.<br /> <br /> <br /> J'envoie la suite...<br /> <br /> <br /> <br />